ANNUNZIO Gabriele d’ (1863-1938). 2 L.A.S... - Lot 401 - Ader

Lot 401
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Estimation :
2000 - 3000 EUR
ANNUNZIO Gabriele d’ (1863-1938). 2 L.A.S... - Lot 401 - Ader
ANNUNZIO Gabriele d’ (1863-1938). 2 L.A.S « Ariel », 22-23 mai 1923, [à Angèle LAGER] ; 4 pages in-fol. chaque avec vignette à sa devise Io ho quel che ho donato ; en français. Belles lettres d’amour à une « petite sœur ». [Ces deux lettres datent de la maturité de Gabriele d’Annunzio. Il vivait alors sur le lac de Garde dans sa villa du Vittoriale. Ayant dépassé la soixantaine, ce séducteur impénitent avait conquis en 1923 la jeune Française Angèle LAGER, née en 1901, qui était au service de Marguerite d’Espaigne, une dame d’âge mur, cultivée, qui possédait également une villa au bord du lac, Il Rimbalzello. Pris de passion, il obtint de Mme d’Espaigne de se faire aménager un petit appartement dans sa villa afin de rejoindre plus aisément la jeune femme. Lorsque Mme d’Espaigne retourna en France, Gabriele d’Annunzio installa Angèle chez lui ; mais cette présence éveilla la jalousie de Luisa Baccara, gouvernante et maîtresse de l’écrivain, qui finit par la renvoyer en 1925. Ces lettres datent du début de leur liaison, quand, après avoir passé la nuit dans la villa de son amant, Adèle repart dans celle de Mme d’Espaigne. Le poète les signe du pseudonyme d’Ariel, d’après l’esprit enchanteur dans La Tempête de Shakespeare.] 22 mai 1923. « Douce petite sœur, après ton départ, ce matin, j’ai commencé à pâtir un nouveau supplice. Je te dirai. J’ai passé de lourdes heures d’attente – et aussi de ruse, hélas ! – jusqu’au soir. Je n’ai pas eu la cruauté de t’appeler à partager ma peine. Mais cette douce douce lettre de toi m’assure que tu as deviné ma tristesse. Quelle volupté ailée aurait pu bondir de notre tristesse ! Ce matin, près de la fontaine mystique qui accompagnait notre émotion avec sa distillation mélodieuse, tu avais une autre bouche, d’autres yeux, d’autre mains, une autre peau, une autre odeur. Et de la tendresse fraternelle semblait surgir je ne sais quelle convoitise incestueuse qu’un tremblement profond ennoblissait…. Je crois que, en cette
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