VOLTAIRE (1694-1778)

Lot 267
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VOLTAIRE (1694-1778)
L.S. «V», Ferney 28 février 1767, au comte de TRESSAN; la lettre est écrite par son secrétaire Jean-Louis WAGNIÈRE; 4 pages petit in-4. Belle lettre sur le Portrait historique de Stanislas le Bienfaisant de Tressan, et sur NEWTON. Son ouvrage a fait sur Voltaire «l'impression la plus tendre. Voilà comme je voudrais qu'on fît les oraisons funèbres. Il faut que ce soit le coeur qui parle. Il faut avoir vécu intimement avec le mort qu'on regrete. C'étaient les parents ou les amis qui faisaient les oraisons funèbres chez les romains. L'étranger qui s'en mêle a toujours l'air charlatan. Il y a même une espèce de ridicule à débiter avec emphase l'éloge d'un homme qu'on n'a jamais vu; mais, où sont les Courtisans dignes de louer un bon roi ? il n'y a peut être que vous»... Il a su les revers de fortune de Tressan: «je croiais qu'on vous avait dédommagé. Vous comptez donc allez vivre en philosophe à la campagne. Je souhaitte que ce goût vous dure comme à moi. Il y a treize ans que j'ai pris ce parti dont je me trouve fort bien. Ce n'est guères que dans la retraitte qu'on peut méditer à son aise». «Je signe de tout mon coeur votre profession de foi. Il parait que nous avons le même catéchisme. Vous me paraissez d'ailleurs tenir pour ce feu élémentaire que NEUTON se garda bien toujours d'appeler corporel. Ce principe peut mener loin, et si Dieu par hazard avait accordé la pensée à quelques monades de ce feu élémentaire les docteurs n'auraient rien à dire; on aurait seulement à leur dire que leur feu élémentaire n'est pas bien lumineux, et que leur monade est un peu impertinente»... Il parle encore de la goutte qui fait souffrir Tressan, fait un compliment pour sa fille, évoque la cour de Lorraine qui «va s'éparpiller, et la Lorraine ne sera plus qu'une province»... Correspondance (Pléiade), t. VIII, p. 982.
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