SARTRE, Jean-Paul

Lot 485
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Estimation :
6000 - 12000 EUR
SARTRE, Jean-Paul
Manuscrit autographe pour un essai politique. S. l. n. d. [ca 1953]. 108 p. in-4, dont 107 manuscrites et une dactylographiée. Encre bleue sur papier quadrillé, recto. Quelques ratures. Manuscrit autographe, non signé dans lequel Sartre réagit à la loi pénalisant les « tentatives de démoralisation ». Il y voit une attaque dirigée contre le Parti Communiste. « Le projet de 1950 risque de réussir là où l'occupant a échoué, avec un peu de chance, il détruira le régime. Que réclame-t-il ? Le droit d'emprisonner des communistes quand ça lui chante et sans être obligé de mettre en cause le Parti lui-même. Bref le droit de violer la Constitution [...]. Les véritables exigences du projet, on nous les cache et, bien qu'elles soient parfaitement intraduisibles en langue démocratique, c'est dans cette langue qu'on choisit de les exprimer. Bref on prend les mots, on les plie, on les tord, on les fait entrer de force dans des puzzles monstrueux, on leur donne l'air de définir le délit [...] en fait on fabrique un trompel'oeil dont le sens miroite de loin et, de près, s'évanouit; on traduit arbitraire par égalité, loi d'exception par universalité, politique du gouvernement par vérité universelle; on expose les principes de la terreur en terme de liberté et l'on décrit la guerre sous le nom de la Paix. » Plus encore, Sartre s'attaque au gouvernement et à ceux qui l'incarnent: « Nos ministres sont des petites gens qui vivent à la petite semaine [...]. Emménager, aménager, déménager, voilà le plus clair de leur existence. » Article dense dans lequel Sartre multiplie les réflexions et les références autour de l'Indochine et de Georges Bidault, l'ancien président du gouvernement provisoire en 1946, qui s'est élevé contre la politique indochinoise du gouvernement français. Précieux document sur l'engagement politique de Sartre. Jaunissements.
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