LOUYS Pierre (1870-1925)

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LOUYS Pierre (1870-1925)
Réunion de 25 autographes. 1888-1916. Environ 123 p. in-12, papiers divers, quelques enveloppes conservées. Intéressante réunion de 8 lettres à son père et 17 lettres à son frère Georges Louis. (Déteinte d'encre à une lettre. Quelques déchirures sans gravité aux plis (hormis une, plus longue, une lettre semble incomplète). En 1888, il évoque les travaux pour l'Exposition universelle, «dont les charpentes de fer couvrent déjà tout le Champ de Mars, ou peu s'en faut, [...] jusqu'à l'Esplanade des Invalides qui, elle aussi disparaîtra bientôt sous les constructions. La tour Eiff el monte toujours.» Parmi les nouvelles touchant à sa scolarité, il évoque son camarade André Gide, reçu au baccalauréat ; «J'ai dîné hier chez mon ami Gide, pour la 15 ou 20e fois de cet hiver, je ne les compte plus. Il m'invite très souvent, et je ne cherche jamais de prétextes pour refuser : c'est un excellent garçon et chaque fois j'ai plus de plaisir à le voir.» Il donne des nouvelles des diff érents membres de la famille à qui il rend régulièrement visite et s'inquiète de l'état de santé, toujours fl uctuant, de son père. Il détaille également ses sorties et ses loisirs, la musique particulièrement : «Je me nourris de Wagner en ce moment.» Dans les lettres à son père, Georges ajoute parfois un petit mot de sa main. À son frère, il donne les nouvelles de l'état de santé de son père, bien sûr, mais il parle aussi de sa formation intellectuelle. «Je suis en train de traduire un opuscule de Lucien qui est une merveille d'esprit et de goût et d'observation. [...] Je publierai cela en même temps que mon Méléagre. Puisque je ne suis pas encore de force à écrire moi-même je vais me contenter pendant quelques temps de traduire.» Il expose (et parfois confesse) ses lectures : «J'ai lu, outre la Petite Fadette, et sans te consulter, un volume dont l'auteur va t'eff rayer... : “Au Bonheur des Dames.” Oh ! ne me gronde pas, je trouve cela épatant ! [...] C'est à cent piques au-dessus des bergerades de G. Sand. C'est autrement écrit, pensé, observé, exposé, vécu enfi n.» Ou encore : «j'ai lu le troisième et dernier dialogue philosophique de Renan, qui est plus hardi et plus curieux encore que les deux premiers ; et quelques chapitres de la psychologie de Taine, entre autres celui des hallucinations, qui est, comme m'avait dit Gide, à faire rêver.». Tout au long de sa correspondance, il expose des considérations littéraires, aussi bien sur les auteurs de son temps que sur les diff érents mouvements artistiques à travers les âges. En 1895, il est à Séville où c'est Carnaval. «Mon séjour ici a été troublé [...] par un individu qui signe marquis de Ravenel et qui s'était recommandé à moi de Jacques Blanche, de Heredia, de la Ctesse Fleury et de Mme Lequeux. J'ai écrit à Jacques Blanche qui m'a déclaré l'ignorer absolument. [...] il a escroqué ici de l'argent à tout Séville [...]. Il m'a insulté un soir.» Durant ce séjour, il travaille : «J'ai renoncé à pousser Bilitis jusqu'à la 300e chanson, comme je n'en avais jamais eu l'intention ; mais ce n'est pas sans regret, parce que j'avais encore bien des choses à dire, et c'est un travail si amusant. » Plus tard, la même année : «H. refuse [...] la dédicace d'Aphr. parce qu'il a encore deux fi lles à marier. [...] Enfi n, il m'a donné cet argument : je veux vous faire un article aux Débats ; je ne pourrais pas l'écrire si le livre m'était dédié.» En 1900, à propos du Roi Pausole qui sort en feuilleton : «C'est une bouillabaisse de cinq ou six «genre» diff érents, et je prétends à chaque ligne faire accepter cela au lecteur, comme le plus réaliste des romans russes. Il me faut un certain toupet qui ne vas pas sans inquiétude.»
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