GONCOURT Edmond de (1822-1896).

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GONCOURT Edmond de (1822-1896).
MANUSCRIT autographe, Notes japonaises. Hokousaï, [vers 1895-1896]; 201 ff. in-12 en 6 petits cahiers (16,5 x 11,3 cm environ), le tout relié en un volume in-12, bradel de vélin ivoire à recouvrements (reliure de l'époque, l'étiquette du dos a disparu). Précieux manuscrit préparatoire de son essai sur la vie et l'oeuvre de Hokusai, le grand maître de l'estampe japonaise. Hokousaï (1896), livre-culte, représente une étape fondamentale dans l'histoire de l'art, aux croisées du japonisme et de l'impressionnisme. OEuvre pionnière, Hokousaï exerça une extraordinaire influence en Occi­dent comme au Japon, et demeure toujours un ouvrage de référence. Première monographie sérieuse sur un artiste japonais, il fut lu aussi bien par les peintres français - Monet en possédait un exemplaire - que par les Japonais eux-mêmes, chez qui il provoqua la naissance de la critique d'art moderne. Hokousaï marque l'apogée du japonisme, source de renouvellement pour la peinture occidentale. L'admiration pour l'art nippon se développa après la réouverture du pays aux occidentaux vers le milieu du XIXe siècle. Les estampes, et notamment celles de Hokusai, influencèrent alors durablement le style d'artistes français - dont plusieurs étaient collectionneurs - comme Bonnard, Cézanne, Gauguin, Manet, Monet, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, Vuillard... Edmond de Goncourt, amateur d'art passionné, fut un japonisant de la première heure: il réunit parmi les premières collections d'estampes japonaises en France, et conçut l'ambitieux projet d'une véritable encyclopédie des ukiyo-e dont Hokousaï s'avère le seul véritable volume parfaitement achevé. Le 25 mai 1888, Goncourt écrivit dans son Journal: «Je voudrais écrire sur l'art japonais un livre dans le genre de celui que j'ai écrit sur l'art du dix-huitième siècle, un livre moins documentaire, mais un livre encore plus poussé vers la description pénétrante et révélatrice des choses». Et en tête de son livre, il déclarait: «Aujourd'hui, je donne pour la première fois, dans une langue de l'Europe, la biographie inconnue d'Hokousaï, le plus grand artiste de l'Extrême-Orient». Les carnets sont numérotés de 1 à 4, avec des numéros 3 «(double)» et 4 «(double)». Ce sont des notes de premier jet, à l'encre. Presque tous les paragraphes ont été biffés par Goncourt de traits verticaux au crayon bleu pour indiquer qu'il les a utilisés dans son livre; quelques rares notes sont écrites avec ce même crayon bleu. On relève dans ces carnets 5 croquis originaux. Ce manuscrit présente également quelques notes autographes de son ami et marchand d'art japonais Tadamasa HAYASHI. Ce marchand d'art, ami de Monet et Degas, fut un acteur majeur du dialogue artistique nippo-européen; un des premiers Japonais francophones, il s'affirma comme un des plus grands marchands d'art japonais au monde. Il se fit l'ardent défenseur de cet art en France (et au Japon même, où les estampes étaient alors peu considérées), mais aussi l'introducteur de l'impressionnisme au Japon. Ce manuscrit préparatoire de Hokousaï révèle ainsi le travail de collaboration entre Goncourt et ce savant japonais, Tadamasa HAYASHI, qui a rédigé lui-même quelques notes (environ un dixième du texte). Pour contourner l'obstacle de la langue, comme pour s'informer sur les grandes collections privées, Goncourt travailla en effet avec Tadamasa Hayashi, en échangeant une fructueuse correspondance mais surtout en le faisant venir chez lui à Auteuil. La connaissance livresque du Japon que Goncourt avait acquise se trouva transformée par les précisions d'Hayashi; il put donner la première définition de nombreux termes japonais (dont ukiyo-e), et compléter ses sources livresques. Goncourt a rassemblé dans ces notes le plus possible d'éléments bio­graphiques sur Hokusai, les copies de ses lettres, et de textes sur lui. Il a dressé une description détaillée de tous les albums d'Hokusai, de ses estampes et dessins (parfois avec les dimensions), avec indications des dates et du libellé des signatures. Goncourt a noté parfois des questions à poser à Hayashi, qui y a souvent répondu lui-même de sa main. Le 4e cahier est intitulé «Sourimonos et Dessins», avec cette note: «à voir s'il faut faire un morceau sur le dessin d'Hokousai - d'après nature ou de mémoire». Citons quelques brefs passages de ces carnets. «Et les dessins d'Hokousai très fort sans demi-teinte, avec une grande partie lumineuse, et l'ombre reserrée et rose». «Femme lisant une pièce de théâtre dans un mouvement de tête baissée un peu baissée coloration de la femme un peu de pierrot, mais dans une robe à tons changeants semée de fleurettes sur lesquelles tranche ton verdâtre de la ceinture dessin géométrique jaune un oiseau volant au dessus de sa tête» Une des rares notations non biffées: «des aquarelles au bariolage curieux, les jaunes en teinte plate et unie tout du long mais des coups de pinceau laissant toutes les lumières d'une teinte rose, d'un ton bleu fait par le blanc d
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