MATISSE HENRI (1869-1954).

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MATISSE HENRI (1869-1954).
L.A.S. «H. Matisse», Nice 10 juin 1943, [à Henry de MONTHERLANT]; 4 pages in-4, la dernière avec encadrement décoratif au crayon rose. Très belle et amusante lettre, en partie sur la préparation de Pasi­phaé. Chant de Minos de Montherlant, avec gravures de Matisse (Fabiani, 1944). Il a ri de bon coeur des aventures de Montherlant à Cimiez et à Rochechouart: «lorsque vous êtes parti de chez moi, vous étiez capable de toutes les étourderies». Puis sur la photographe Laure ALBIN-GUILLOT: «Les photos de nus de Mme Debin-Guillot [sic] me font rêver, c'est plutôt votre façon d'en parler qui m'allume. Où peut-on voir ces nus. Est-ce cette dame qui habitait Grasse ainsi que votre esprit dernièrement, ce qui m'a bien peu servi pour ce que je devais faire avec quelques heures de votre présence physique et morale ?» Il voudrait la voir, «avec ses si belles photos»... Il a loué une villa à Vence pour se reposer: «Il y a 2 ans et 3 mois que je n'ai cessé de travailler excepté lorsque j'étais en crise vésiculaire, ou que je m'en réparais. Je pars sans papier, sans crayon - seulement avec Les Fleurs du Mal que je dois traduire en gravures. Je préférerais vivre avec Ch. d'Orléans - tout fini malheureusement ! Votre P [Pasiphaé] et Minos sont terminés, vous en verrez les gravures bientôt». Matisse demande comment présenter la «préface conférence» et la note. Il faut patienter encore une quinzaine: «vous verrez du tout cuit. Et malgré que vous n'aimez pas la gravure sur lino, vous serez probablt satisfait. Savez-vous que je n'ai pu arrêter d'y travailler ou d'y penser, nuit et jour, depuis que j'ai eu votre visite. 7 gravures pour Minos 7 pour Pasiphaé et une suite de 15 gravures en annexe au volume - gravures dites “refusées”. [...] Auriez-vous l'éclat, la richesse de la lumière du diamant ? Je ne vous ferez pas attendre, à la dernière touche vous verrez la toute belle - et pourtant je n'en suis pas encore revenu comme vous m'avez balancé à votre dernier voyage»... Et de citer, en l'encadrant d'arabesques au crayon rose, un amusant petit poème d'après un manuscrit de la Bibliothèque Nationale: «Prenés en gré du manche de ma couille»... Et il ajoute: «(On ne me dit pas si c'est du Ch. d'Orléans). Pourquoi m'avez-vous écrit dernièrement que je devrais illustrer les poèmes chinois et persans. Les persans je les connais un peu par la trad. de Mardrus - mais les chinois où les trouver ? N.B. Allez-vous me croire la cervelle d'un vieillard obsédé - vous vous tromperiez énormément. Quand j'ai travaillé pour votre livre des groupes dans les constellations j'ai fait ça comme de l'architecture dans un paysage connu mais non regretté»...
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