MONET CLAUDE (1840-1926). - Lot 181

Lot 181
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MONET CLAUDE (1840-1926). - Lot 181
MONET CLAUDE (1840-1926). 4 L.A.S. «Claude», Londres 13-16 février 1901, à SA FEMME ALICE; 4, 8, 4 et 3 pages in-8 à en-tête du Savoy Hotel. Chronique de quatre jours de sa vie à Londres et de son travail aux vues de la Tamise. 13 février. «Ma bonne chérie, C'est le diable maintenant pour t'écrire, il est 6 h. passées et je reviens seulement de l'hôpital, n'ayant pas eu une minute de toute la journée. Je puis toujours te dire que ça à peu près bien marché malgré un temps très variable mais avec de très beaux effets, et ce soir je me suis rendu compte qu'il fait un froid de loup, et par instant de la neige». Il a passé une bonne soirée avec George MOORE, «qui me tourmente pour que je fasse une pochade de lui, comme si j'avais le temps, il est de plus en plus furieux contre les Anglais, [...] il n'épargne personne et potine pas mal, ainsi il prétend que SARGENT qu'il déteste du reste comme artiste, est au mieux avec Mme Hunter [...] De Sargent je n'ai plus entendu parler, [...] si je le sais à Londres, il faudra que je trouve un instant pour l'aller voir ou bien je lui écrirai de venir dîner avec moi. [...] pour toi ma chérie toutes mes pensées tout mon coeur ton vieux qui t'aime Claude». 14 février. «Il est 9 h. du matin il fait sombre comme en pleine nuit [...] Je m'étais levé comme d'habitude à 7 h. m'attendant à une journée superbe il faisait un ciel clair avec encore quelques étoiles, et m'apprê­tais à guetter le lever du soleil, mais c'est le brouillard qui s'est levé en augmentant d'intensité si bien qu'en ce moment ça devient absolument invraisemblable, [...] c'est dur d'avoir de belles choses à peindre et d'avoir subitement devant soi une couche d'obscurité d'une couleur innomable». Il raconte son dîner en tête à tête avec Mme Hunter... Il va sans doute voir SARGENT, «mais il était vanné paraît-il le séjour en Allemagne n'ayant été qu'une suite de fêtes et le voyage de nuit en mer l'avait achevé». Il va y avoir une grande fête et procession «pour l'ouverture du Parlement par le roi et tout sera sans dessus dessous tantôt»; il a refusé d'y assister, «n'ayant pas une minute à perdre. Hélas le brouillard persiste de brun foncé il devient vert olive, mais toujours aussi sombre et impénétrable». Il raconte les funérailles de la reine Victoria, où Mme Hunter a failli être étouffée par la foule... Il s'interrompt lors d'une éclaircie, et reprend à 6 heures: «je rentre de l'hôpital et suis très content de ma journée c'est la meilleure depuis que je suis ici. À partir de 10 h. le soleil s'est montré un peu voilé par moment, mais des effets de brillants sur l'eau admirables, aussi m'en suis-je payé ferme, me faisant monter à déjeuner [...] Un monde fou dans les rues pour voir entrer le cortège royal au Parlement et j'ai du mal à arriver à l'hôpital»... 15 février. «Deux mots en hâte pour te dire que j'ai encore fait une assez bonne journée sauf ce soir où j'ai un peu barbotté à l'hôpital, mais enfin il ne faut pas trop me plaindre, car j'ai eu bien peur au réveil en voyant tout blanc de neige mais heureusement cela n'a pas tenu. [...] Il continue à faire vraiment très froid et le baromètre ne descend pas au contraire ce qui fait bien mon affaire, et je fais des voeux pour que le temps ne change pas ici tout au moins»... Samedi 16 [février]. Il dînera le lendemain avec Sargent et Moore... «Le temps est changé il pleut et mon cher soleil a tout à fait disparu je n'en travaille pas moins pour cela mais forcément à d'autres toiles. Que sortira-t-il de tant de peine et de recherches, c'est le temps seul qui en décidera, faisant tous mes efforts. [...] Toutes mes pensées ma chérie toutes les tendresses de ton vieux Claude qui t'aime»...
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