Pierre BOULEZ (né 1925).

Lot 209
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Pierre BOULEZ (né 1925).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « pierre boulez », Le Soleil des eaux, (1950) ; titre et 11 pages in-fol. (35 x 27 cm). Première version pour chant et piano de cette cantate sur deux poèmes de René Char, partition majeure de Pierre Boulez. En avril 1948, Boulez avait écrit une musique pour la production radiophonique d'une pièce de René CHAR, Le Soleil des eaux. Il décide ensuite d'utiliser une petite partie de cette musique, et conçoit une cantate qui réunira deux poèmes de René Char (recueillis dans Les Matinaux, 1950) : Complainte du lézard amoureux, et La Sorgue, pour trois solistes vocaux (soprano, ténor et basse) et orchestre de chambre. L'œuvre sera créée le 18 juillet 1950 au Théâtre des Champs-Élysées, sous la direction de Roger Désormière, avec Irène Joachim, Joseph Peyron et Pierre Mollet, « création historique qui marque l'entrée de Pierre Boulez dans la vie musicale officielle » (D. Jameux). Boulez reprendra ensuite son œuvre à deux reprises : une version pour les trois solistes plus un chœur et orchestre symphonique (1958), puis la version définitive pour soprano solo, chœur et orchestre (1965). Ce manuscrit est soigneusement noté à l'encre noire sur papier à 30 lignes, sur des systèmes de 4 à 5 portées ; il présente des corrections et grattages, et a servi pour la gravure. La page de titre est ainsi libellée : « Le soleil des eaux / 2 poèmes de René Char / - Complainte du lézard amoureux / - La Sorgue ; chanson pour Yvonne / pour soprano, ténor, basse et orchestre / (réduction pour piano) ». Au verso, Boulez a copié cette « Mise en garde » de René Char : « Nous avons en nous, sur notre versant tempéré, une suite de chansons qui nous flanquent, ailes de communication entre notre souffle reposé et nos fièvres les plus fortes. Pièces presque banales, d'un coloris clément, d'un contenu arriéré, dont le tissu cependant porte une minuscule plaie. Il est loisible à chacun de fixer une origine et un terme à cette rougeur contestable ». Sur la page suivante, Boulez a noté quatre avertissements pour l'interprétation de l'œuvre, notamment : « - la barre de mesure n'est qu'un repère visuel ; en aucun cas, elle n'est appui rythmique vertical. - étant donné la simplicité de ton de ces poèmes, il est instamment recommandé aux interprètes de la partie vocale de ne pas rouler les r avec la langue contre le palais ». Le manuscrit comprend les deux parties de la cantate : I. Complainte du Lézard Amoureux (p. 1-3) : « N'égraine pas le tournesol »... (Modéré). II. La Sorgue, chanson pour Yvonne (p. 4-11) : « Rivière trop tôt partie, d'une traite, sans compagnon »... (Allant). Boulez a porté sur son manuscrit de nombreuses indications de dynamique, de rythmes et d'interprétation ; ainsi au début du chant de la Complainte : « un peu retenu... (comme improvisé) » ; puis : « non mesuré », « Cédez beaucoup / Un peu plus lent », etc. On joint : une copie manuscrite (titre et 27 p. in-fol.), avec de nombreuses annotations autographes au crayon pour l'interprète (elle a servi pour les exécutions, et porte un cachet de location, et le nom de la chanteuse Ginette Guillamat) ; une partition imprimée (Heugel 1959), avec note signée de Pierre Boulez sur la page de titre : « partition révisée » (manquent les p. 1-4) et de nombreuses corrections au stylo rouge (plus un exemplaire complet). Bibliographie : Dominique Jameux, Pierre Boulez (Fayard 1984), p. 317-331. Discographie, version de 1958 : Pierre Boulez, BBC Singers, BBC Symphony Orchestra (Erato 1990) ; version de 1965, Pierre Boulez, Elizabeth Atherton, BBC Singers, BBC Symphony Orchestra (2005, vidéo sur You Tube)
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