BLOY Léon (1846-1917).

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BLOY Léon (1846-1917).
MANUSCRIT autographe, signé « Léon Bloy » (2 fois) de sa revue Le Pal, 1885 ; 52 pages in-fol. montées par Bloy sur des feuillets de papier fort gris paginés 2-67, avec dates et numéros autographes (quelques petites restaurations marginales), et une coupure de presse collée. Le tout monté dans un volume in-folio, demi- chagrin rouge. Précieux manuscrit de l'ensemble des articles des 5 numéros de sa revue- pamphlet Le Pal, rédigés par Bloy seul. L'ensemble est bien complet de tous les articles du Pal, à l'exception de celui consacré à Albert Wolff dans le n° 5, car il fut intégré par Bloy dans son roman Le Désespéré (1887). Le Pal, « prose démoniaque », « enragé pamphlet » d'une « prodigieuse violence » (Bloy), malmène la plupart des écrivains en renom, Dumas fils, Hugo, Maupassant, Renan, Zola, etc. Les quatre premiers numéros du Pal parurent du 4 mars au 2 avril 1885, puis, par la défection du principal bailleur de fonds, l'éditeur Pierre-Victor Stock, la publication en fut interrompue. Bloy avait cependant déjà achevé l'écriture des trois textes destinés au n° 5 : il en intégra un dans Le Désespéré (1887), mais ce n'est qu'en 1935 que Joseph Bollery publia, à petit nombre, l'intégralité de ce dernier numéro. L'ensemble, soigneusement établi par Léon Bloy, est précédé d'un bel ENVOI autographe signé à son « cher Maurice » [de FLEURY], daté Paris 18 septembre 1888 : « Je te donne ceci, mon cher Maurice, en souvenir du 15 août dernier & et de plusieurs autres choses que j'espère ne pas oublier. J'ai exhumé pour toi ces pages manuscrites d'un très vieux portefeuille où les avait soigneusement ensevelies, dans un linceul de poudre d'iris, le pauvre être charmant qui fut ma fiancée [Berthe Dumont, morte en 1885 et modèle du personnage de Clotilde Maréchal dans La Femme pauvre], - à en mourir, -- & de quelle mort ! Elle croyait en moi, celle-là, s'étant interdit de me juger, & tout ce qui venait de son “grand homme” lui semblait thésaurisable [...] Pourquoi n'avouerais-je pas que je suis un peu fier de ce malheureux pamphlet où se trouvent, je crois, quelques-unes de mes meilleures pages & qui fut écrit dans les affres de la plus indicible angoisse ? C'était mon suprême espoir, l'unique issue pour échapper à cette effroyable agonie que j'ai racontée & dont je pressentais alors la venue. [...] je compte sur toi, cher ami, pour me rendre cette justice de témoigner, à l'occasion, que je ne suis pas exactement le dernier des hommes, ni peut-être l'avant-dernier » ../... En frontispice, Léon Bloy a ajouté une enluminure calligraphiée et peinte par lui, signée, avec la devise « cornua illius, cornua rhinocerotis ». Bloy, qui avait pris des cours de dessin, tira un temps de maigres revenus de la vente d'enluminures (cartes de baptêmes, etc.). Le rectangle contenant le titre, peint en argent, s'est écaillé et est presque illisible. Le manuscrit comprend les manuscrits des articles suivants, auxquels Bloy (qui a soigneusement noté la date de chaque numéro) a parfois ajouté des commentaires marginaux : Numéro 1 - 4 mars 1885 : - Le Pal, éditorial : « J'ai longtemps cherché le moyen de me rendre insupportable à mes contemporains »... (2 p.).- La grande Vermine, contre le « Journalisme moderne » (4 p.). - Causerie sur quelques charognes. About, Vallès, Victor Hugo (5 p.). - Les Cabotins sanglants. Madame Clovis Hugues et son mari (4 p.). Numéro 2 - 11 mars : - Les Argousins de la Pensée. Arthur Meyer (5 p.). En tête, Bloy a monté une L.A.S. de VILLIERS DE L'ISLE- ADAM à lui adressée, 16 mars 1885 : « Le Pal est un succès : mais il est très-mal distribué dans les kiosques. Et cela manque d'affiches sur les murs. [...] Puis, le mot Pal est illisible sur la couverture. C'est une question de première, de toute importance que Le Pal soit d'un noir énorme, lisible à vingt pas au besoin. Ce Pal est pâle, - ah ! ah ? - sur la couverture s'entend (ne vous inquiétez pas de cet aimable jeu de mot). Le Meyer est de 1ère, vous m'entendez bien, mon ami, de 1ère force. C'est vraiment quelque chose que l'on n'oublie pas. Quant au Mulot, fichtre ! quel traducteur vous faites ! Je ne méritais point cette superbe paraphrase d'une anecdote à deux sous le cent. [...] Mais moi j'aime à être humilié comme ça ; je me rattraperai, vous verrez ça. Les Hughes sont une perle. Le programme un chef-d'œuvre. Je fais une restriction pour votre ton en parlant de Hugo. Me mettant à votre point de vue (que je comprends !!) je trouve que c'est éventer la mèche de trop bonne heure. Au 4e n°, cela eût porté beaucoup plus »... - Le Mulot, apologue. « Dédié au Prince de Galles partant pour l'Irlande » (cet apologue lui a été raconté par Villiers de l'Isle-Adam) (2 p.). - La Chanson de Lesbos¸ contre René Maizeroy (4 p.). Numéro 3 - 25 mars : - La République des vaincus (3 p). - « Bel-Ami ! », sur le roman de Maupassant (1 p.). - Le Mancenillier du 20 mars, violente diatribe contre Victor Hugo (3 p.) ; en tête, Bloy a noté :
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