CHAR René (1907-1988).

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CHAR René (1907-1988).
Correspondance d'environ 520 lettres et cartes postales autographes signées (la plupart signées « René » ou R.C. », 1951-1966, à Maryse LAFONT ; environ 750 pages formats divers, enveloppes. Paris, Importante et poétique correspondance amoureuse et littéraire, inédite. [La poétesse Maryse LAFONT (1918-2001) a été une des compagnes de Char ; elle a publié chez GLM, de 1953 à 1962, 4 volumes : L'Exil du guérisseur, Le Chemin des terres, Ma seule écriture, avec un frontispice de François Laurié (qui n'est autre que René Char), et Obscur laurier dédié à Char.] Nous ne pouvons donner ici qu'un bref aperçu de cette volumineuse correspondance amoureuse, à l'« Ange très aimé », au « Trésor », écrite principalement de Paris ou L'Isle sur Sorgue, alors que Maryse Lafont se trouve à Paris ou Biarritz. En dehors des tendresses amoureuses, Char encourage son amie dans l'écriture ; il donne des nouvelles de sa santé ; il est très affecté par la mort d'Albert Camus, et se soucie beaucoup de la santé mentale de sa sœur Lily... Quatre poèmes autographes signés sont joints à des lettres : Chanson des étages (1955), composé pour Maryse Lafont comme l'indique la lettre jointe ; Quatre parcelles du Lubéron, en premier jet avec ratures et corrections ; L'issue et Sans souvenir ; ainsi qu'un tapuscrit surchargé de corrections autographes, Jeanne qu'on brûla verte, qu'il avait écrit pour un calendrier, mais qu'il a refusé de donner, ayant « appris que “l'affaire” était agitée par Mauriac, Le Corbusier, etc. » 21 février 1951. « Les villes quand elles sont capitales suppriment le visage du ciel. En explorant cette nuit ce visage, j'y ai découvert de la beauté et des yeux qui regardaient la Terre avec l'expression que j'aime découvrir, dans les vôtres quand ils ont heureux. Maryse, ma chérie, je vous embrasse et vous remercie de tout ce que vous êtes en moi et devant mes mains, pour moi et en la Poésie ».... Juillet 1952 : « Je t'Aime, mon Ange et t'Aime, mon Cœur. Tu es mon bonheur, mon seul, extrêmement ». 2 septembre 1958. »Sois bien, totalement bien mon Amour. Et si tu as besoin de la Provence et un peu de moi, prends le train et viens aussitôt. [...] CAMUS est arrivé cette nuit. Nous allons l'installer dans sa maison à 5 km d'ici. J'essaie hélas, de temporiser encore avec Lily, mais c'est la fin d'un être. Elle est effroyable, idiote et folle. [....] Je me casse la tête à son sujet et suis complètement démoralisé par ce que je découvre et ce que je vois »... « Ma très chérie, T'écrire me paraît presque une monstruosité tant ta présence m'est naturelle, est ma part heureuse, est un bonheur dont l'intensité n'a fait que grandir dans l'indéfinissement des jours. Je crois que je n'aime plus mon pays. C'est un grand arbre dont les racines se sont consumées en moi peu à peu et le voilà qu'il penche, qu'il va s'abattre. Maryse, je voulais que ma pensée ait le poids amoureux que tu aimes et qu'elle te doit, mais elle est triste, elle ne sait plus voyager... Je n'aime pas me séparer de toi. Il faudra que je t'embrasse mon amour, ma source comme jamais » ... « Je t'écrirai presque comme un enfant te parlerait, celui-ci a confiance dans la soudaineté merveilleuse des mots, dans leur fraîcheur d'étoile, dans leur sens appliqué pour la première fois. Je n'ai qu'à contempler ton visage, étreindre ta présence, admirer ta jeunesse pour que l'épais tableau noir de ma vie, barbouillé de craie illisible, devienne aussi clair que le carreau d'une fenêtre illuminée, avec tes traits d'écolière adorable tout contre lui. L'immensité des pouvoirs de la nature et du ciel t'a adoptée »... « Mon ange aimé, Ta lettre, ce matin, m'était portée sur un rayon de soleil ! Comme je voudrais que tu voies ce temps glorieux, tout à coup ! Certes, le froid est vif mais la montagne a des refuges adorables, où je peux retrouver des forces et de l'apaisement. La nature m'a toujours comblé. Ainsi je sui moins anxieux et souffrant qu'à Paris. Mais il me tarde de te retrouver, de te presser sur mon cœur, de te serrer dans mes bras »... Au verso d'une carte GLM reproduisant un célèbre poème de Jacques Prévert, Char écrit : « Te souviens-tu ? lorsque je t'ai rencontré, tu m'avais dit que tu aimais les poèmes de Prévert. Celui-ci sans doute ? Lisons le ensemble. Je n'ai jamais voulu que ton bonheur, ta beauté, et les fruits pour tous de ta si belle poésie »... 5 janvier 1960 : « La mort de CAMUS me bouleverse. J'étais avec lui, il y a 3 jours à Lourmarin ! Et aujourd'hui je viens de lui choisir le petit bout de terre où il dormira son dernier sommeil là-bas. C'est trop injuste. Ce soir, Francine arrive. Le corps d'Albert sera là demain. Et moi, un peu plus seul... Je t'embrasse longtemps, tendrement, tendrement »... [Octobre 1960]. « Merci, mon amour, pour ta lettre, ce matin. À travers la pluie qui tombe tu es ma claire, ma tendre Présence, mon constant bonheur. Ah ! Sois bien, sois telle que mon cœur et ma pensée ne cessent de te vouloir, av
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