DUMAS père Alexandre (1802-1870).

Lot 45
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Estimation :
12000 - 15000 EUR
DUMAS père Alexandre (1802-1870).
MANUSCRIT autographe signé « ADumas », [Lettres d'Italie], 1861 ; 113 feuillets in-fol. (27 x 21,5 cm) montés et collés par les bords sur des feuillets de papier vélin, avec page de titre calligraphiée ajoutée ; le tout relié en un volume in-fol. demi-veau noir à coins, double filet doré aux mors, plats de papier vert gaufré aux feuilles de vigne, dos à quatre nerfs soulignés de trois filets dorés, caissons à six filets dont un large, nom d'auteur en lettres gothiques dorées, titre et tranches dorés, étui (Lavaux, 1942). Passionnant ensemble inédit de dix articles sous forme de lettres écrites d'Italie au lendemain de la fondation du Royaume par Victor Emmanuel II. Ces lettres sont adressées à Gustave CLAUDIN (1819-1896), rédacteur du Moniteur universel. Elles ne furent pas insérées dans le journal, probablement par crainte de la censure. Datant de septembre et octobre 1861, elles sont écrites de Turin, Naples et Avezzano. En 1860, Alexandre Dumas avait quitté la France et rejoint en mai l'expédition des « Mille » menée par Garibaldi en Sicile. Partisan des idées révolutionnaires de l'unité italienne, Dumas apporte son soutien à Garibladi en participant à un trafic de carabines de contrebande. Victor Emmanuel II est proclamé roi d'Italie le 14 mars 1861. Pour remercier Dumas de sa fidélité, Garibaldi le fait nommer par décret directeur des fouilles et musées, avec logement de fonction à Naples. Dumas va y séjourner pendant quatre années, déployant comme à son habitude une activité extraordinaire : il fonde le quotidien napolitain L'Indipendente voué à la cause garibaldienne, tout en continuant à alimenter sa feuille parisienne Le Monte-Cristo. Dumas va suivre les événements de près et les commenter dans cette série de lettres qui forment de véritables petits essais dont la matière fut peut-être utilisée dans ses Causeries ou ses articles italiens de L'Indipendente. L'ensemble semble bien cependant être resté inédit, du moins sous cette forme. Les lettres se rapportent à la difficile période qui suivit les grandes années du Risorgimento, sur la voie de l'unification complète de l'Italie, et dénoncent la collusion des brigands et de la Camorra avec la réaction bourbonienne. Ces lettres sont rédigées à l'encre noire au recto de 113 feuillets de papier vergé bleuté, dont les premiers portent l'en-tête de l'Hôtel Feder à Turin. Au bas de la page 78 (fin de la 6e lettre), Dumas a collé une vignette de propagande représentant Garibaldi. Les lettres sont numérotées au crayon bleu, la 2e numérotée 1 b, la 3e numérotée 2, etc. La première lettre [1] est écrite de Turin : « Mon cher Claudin Je vous écris de Turin au lieu de vous écrire de Naples. J'ai voulu vous donner signe de vie ; d'ailleurs en passant j'assiste à la chute de M. Minghetti chute que vous connaissez déjà et qui est ici la nouvelle du jour ».... Elle date donc du 1er septembre 1861. Dumas y retrace la carrière du premier ministre Marco Minghetti, qui fut un des principaux artisans du Risorgimento aux côtés de Cavour et propose une analyse politique du projet d'unification du pays... (6 p.). La seconde lettre [1 b] porte le sur-titre Le Brigandage. « Je ne sais pas si l'on s'occupe encore à Paris des incendies politiques de Ponte Lanfolfo et de Casalduni [sanglante répression de l'armée italienne, le 14 août 1861, à la suite de l'assassinat par des brigands d'un officier et de soldats], mais on continue de s'en occuper énormément ici au grand détriment de la popularité du Général Cialdini et de la sympathie piémontaise. L'occupation piémontaise a pris aujourd'hui le caractère d'une invasion [...] à Naples le brigandage est la sauvegarde de l'indépendance du sol »... (14 p.). La 3e lettre [2], datée du 7 septembre, est consacrée à la Camorra, « une société en commandite pour l'exploitation du Mal. Les camorristes sont les souteneurs du Mal »... On les reconnaît « à leurs vestes de velours, de couleurs vives, à leurs cravates de couleurs tendres, à leurs chaînes de montres se croisant en tout sens sur leurs poitrines, à leurs doigts chargés de bagues jusqu'à la première phalange ».... (18 p.). La 4e lettre [3] est datée d'Avezzano le 16 septembre. « Je vous écris de la petite ville d'Avezzano, centre de la réaction, patrie, à peu de chose près, de Chiavone et de Georgi - le jour avec une lunette nous pouvons voir les brigands - la nuit sans lunette nous pouvons voir leurs feux »... (10 p.). La 5e [4] est du 17 septembre, toujours d'Avezzano. « Cher ami, Les excentricités de Monseigneur de Pora m'ont fait faire au détriment de notre récit une excursion dans les champs du pittoresque, revenons à nos San Fédistes en train d'organiser des municipalités Bourbonniennes au lieu et place des municipalités littérales qu'ils avaient trouvées »... (12 p.). 6e [5], Avezzano 21 septembre. « Cher ami Reprenons l'histoire de la réaction où nous l'avons laissée dans notre dernière lettre. Je tiens surtout à vous faire voir qu'
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