SAND George (1804-1876).

Lot 208
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Estimation :
8000 - 10000 EUR
SAND George (1804-1876).
MANUSCRIT autographe, Simone, [vers 1848-1850 ?] ; 3 titres et 62 pages in-fol., au crayon. Manuscrit d'une pièce de théâtre inachevée et inédite, probablement un premier essai de drame paysan. Le manuscrit est entièrement au crayon (ce qui est inhabituel chez Sand, sauf pour quelques canevas), écrit sur des feuillets doubles entièrement remplis au recto et verso, à l'exception des feuillets de titre pour les trois premiers actes, formant chemise. Il présente des ratures, additions et corrections ; on voit que Sand a hésité entre l'ordre des actes 2 et 3. Nous n'avons pas trouvé trace de ce sujet. L'écriture permet de dater approximativement le manuscrit des années 1848-1850, alors que les représentations d'amateur à Nohant avaient incité Sand à revenir au théâtre, après les canevas et les petites pièces du théâtre improvisé ; elle va en venir à une écriture théâtrale plus ambitieuse, avec l'adaptation dramatique de François le Champi (Odéon, 25 novembre 1849) et le drame Claudie (Porte Saint-Martin, 11 janvier 1851). Simone pourrait être soit un premier essai, abandonné lors des événements de 1848, soit une première tentative de drame original, se déroulant dans un village, avant de choisir le sujet de Claudie. Le personnage du mendiant, le père Cadet Larose, rappelle le « Père Va-tout-seul » que Sand avait campé dans un article en décembre 1844. La pièce en 5 actes (les deux derniers inachevés) met en scène : Germain « charpentier de village », sa femme Simone et leurs enfants, leur voisin Pierre Lanry, Marguerite « amie de Simone », Bastien « mauvais sujet », et le père Cadet Larose « mendiant ». Le décor au début de la pièce est ainsi décrit, et peut évoquer la place de Nohant : « L'intérieur d'un hameau. Place plantée d'arbres, l'église au fond. Maisons rustiques éparses, séparées par des jardins. Sur le devant la maison de Germain ». Acte I (13 scènes). Un dimanche, Simone lit dans l'Évangile la parabole des ouvriers de la onzième heure, quand le père Cadet, qui passe pour être un peu sorcier, vient mendier sa soupe. La famille est au bord de la ruine, confie Simone à Marguerite, et son mari, pourtant habile artisan, s'adonne à la boisson et au jeu, entraîné par Bastien. Bastien courtise Marguerite qui le repousse ; il fait boire Germain pendant que les femmes sont aux vêpres, et l'incite à jouer avec des dés pipés, ce qui provoque une querelle au cabaret. Germain, que la honte submerge, se donne la mort avec son couteau. L'acte 2 (4 scènes) se situe dans le cimetière, à minuit. Marguerite essaie de réconforter Simone. Les femmes s'éloignent, mais Germain n'est pas mort, et apparaît, enveloppé de son suaire, à Cadet, qui, sans marquer de surprise, lui réclame l'aumône. Cadet accepte de le cacher dans sa cabane. Bastien voit les deux hommes et raconte, effrayé, sa vision à Lanry, qui tente de le raisonner. L'acte 3 (11 scènes) est situé à « La croix des trois buttes. Un large carrefour au milieu duquel s'élèvent trois monticules inégaux et ravinés. Une croix rustique surmonte le plus élevé, et marque le centre des quatre chemins. Au fond et alentour un paysage triste, vaguement éclairé. Le jour baisse ». Les deux petites filles de Simone rentrent leurs moutons. Un an après la mort de Germain, Marguerite et Lanry évoquent la situation de Simone qui a accepté d'emprunter de l'argent à Lanry, mais qui, pour nourrir sa famille, court les chemins en mendiant. Bastien, taraudé par le remords, va chercher du réconfort auprès du père Cadet, lui demande des nouvelles des deux femmes, et lui avoue qu'il aime Marguerite. Dans un mouvement de désespoir, il est prêt à se donner au diable ; le Père Cadet lui remet la croix de commémoration de Germain, couverte de sang : « Oui, c'est du sang ! Y a de quoi devenir fou ! Qu'est-ce-que tu me veux donc Germain ? Quelle vengeance de moi te faut-il ? Quelle réparation ? Parle, parle si ton esprit vient la nuit gémir autour des croix comme on dit que c'est la coutume des morts. Viens, je n'aurai pas peur de toi, commande moi ce que tu veux je le ferai. S'il faut couler les larmes de mon corps pour laver ce sang là, je tâcherai d'en trouver car j'en ai déjà tant versé qu'il me semble que je n'en ai plus ». Puis il rencontre Simone, qui, à la fin d'un poignant entretien, lui accorde son pardon. Il est transfiguré et remercie Dieu : « Vous avez fait pour moi un miracle et je vous payerai de retour. J'en ferai un moi aussi pour rendre ce méchant cœur qui vous avait méconnu aussi bon, aussi pur et aussi solide que le voute du ciel ! »... L'acte ../... 4 (6 scènes, inachevé) voit revenir Germain, venu demander du travail à Lanry, qui ne le reconnaît pas vraiment tout de suite, et le cache chez lui. Malgré les dénégations de Marguerite, Lanry comprend qu'elle aime Bastien, redevenu bon et travailleur, et il avoue qu'il aime Simone depuis toujours. Simone avoue à Marguerite que c'est Bastien qui, depuis deux ans, l'assiste « de son argent et de son travail »
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