SAND George (1804-1876).

Lot 217
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SAND George (1804-1876).
MANUSCRIT autographe signé « G. Sand », Malgrétout, 1869 ; 979 pages in-8 (21 x 13 cm), reliées en 2 volumes in-8, maroquin rouge, avec double encadrement de filets dorés au centre des plats entre un triple encadrement de filets, dos lisses ornés de cinq filets verticaux dorés, ponctués d'un décor de fleurons dans un double encadrement doré ; auteur, titre et tomaison à l'or dans un compartiment limité de double-filets courbes ; roulette intérieure, doublures et gardes de papier au peigne, double filet sur les coupes. Manuscrit de travail, complet, du roman Malgrétout, qui se déroule dans les Ardennes, et qui fit scandale. Publié dans la Revue des Deux Mondes du 1er janvier au 15 mars 1870, puis en libraire chez Michel Lévy, le roman a été écrit entre le 27 octobre et la fin décembre 1869 : Sand s'attaque à la correction le 30 décembre ; le 10 janvier 1870, elle annonce à Buloz que le roman est fini. L'écriture a été précédée par deux voyages dans les Ardennes pour découvrir les lieux où Sand va situer son histoire : du 17 au 22 septembre, puis du 28 septembre au 1er octobre, en compagnie d'Edmond Plauchut, à qui le roman sera dédié : Verdun, Charleville, Givet, les bords de la Meuse et les « Dames de la Meuse » à Laifour et Revin, les grottes de Han, la vallée du Féron entre Anthée et Hastière, autant de lieux dans lesquels elle situera des épisodes du roman. Malgrétout est constitué de deux longues lettre où l'héroïne Sarah Owen raconte son histoire à une amie. Retirée dans sa maison de Malgrétout, cette Anglaise protestante vit sagement avec son père, et sa sœur capricieuse Adda, qui a épousé le frivole M. de Rémonville, débauché et couvert de dettes. Après la mort de Rémonville, Sarah va se consacrer à sauvegarder la situation financière de la famille et à élever sa nièce, la petite Sarah. Cette vie sage et tranquille va être bouleversée par l'apparition d'Abel, un violoniste génial et fantasque, et son amour pour Sarah ; tout oppose ces deux êtres, mais Sarah, malgré ses réticences morales, finira par aimer elle aussi Abel. Bien des obstacles viendront contrecarrer cet amour, à commencer par la séduction qu'exerce le musicien jusque sur Adda, et les manœuvres d'une audacieuse aventurière, Carmen d'Ortosa. Les deux amoureux finiront par se retrouver, s'aimer et se marier. Le roman fit scandale à sa parution, à cause du personnage de Carmen d'Ortosa : l'on voulut reconnaître dans cette intrigante Eugénie de Montijo ; les ressemblances sont frappantes, et l'impératrice s'est sentie visée ; Sand protesta qu'il ne s'agissait là que d'un personnage d'invention. On a pu reconnaître aussi dans le personnage d'Adda le caractère difficile et capricieux de la fille de Sand, Solange, et son mari Clésinger dans le personnage de Rémonville. Le musicien Abel évoque à la fois Chopin et Liszt. On retiendra surtout l'analyse psychologique, les pages sur l'amour de la musique et l'interrogation sur la place de l'artiste dans la société, et l'art admirable de paysagiste de George Sand, dans la description des bords de Meuse où elle a situé son action. Le manuscrit s'ouvre, comme le livre, sur une longue dédicace, datée « Nohant, décembre 69 », « à mon ami Edmond Plauchut », un des familiers de Nohant, qui a fait découvrir à Sand les lieux où se déroule le roman. « Nous avons parcouru ensemble le curieux et charmant pays où nous cherchions à retrouver les traces d'Abel et de Miss Owen, modestes héros de la véridique histoire que je te dédie. Nous n'avons trouvé qu'un beau fleuve, des rochers, des fleurs et des arbres. Devons-nous croire que Sarah Owen a précisément voulu dépayser ses lecteurs en donnant cette région pour cadre à son récit ? Il me paraît certain du moins qu'elle l'a vue, car ses descriptions sont assez fidèles. J'ai fort peu modifié le style contenu et terre à terre de la narratrice, expression logique de son caractère et de sa situation »... Le manuscrit compte quatre parties reliées en 2 volumes. Volume I : dédicace (p. 1-6) ; 1ère partie (p. 7-244) ; 2ème partie (245-503, et en tête un feuillet de titre non paginé) ; Volume II : 3ème partie (504-758) ; 4ème partie (759-979). Le manuscrit a servi pour l'impression, comme l'indiquent les noms et marques de typographes. Chacune des 979 pages compte une vingtaine de lignes environ de la belle écriture ronde et régulière de Sand, à l'encre noire, aux rectos de feuillets de papier vélin. Il est paginé de 1-919 au crayon noir. On relève aussi, au verso de certains feuillets une numérotation au crayon 1-102, correspondant aux cahiers ; à cette époque, Sand écrivait sur des cahiers formés de bifeuillets. On peut retrouver la trace de remaniements par des feuillets refaits insérés dans les cahiers ; ainsi pour le premier feuillet de la 3e partie, où on notera que la mention liminaire : « à Mrs Mary Clymer. Malgrétout mai 1865 » a disparu dans l'édition. Le manuscrit a été abondamment retravaillé et corrigé ; on compte plus de 2000 corrections,
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