STENDHAL Henri Beyle dit (1783-1842).

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STENDHAL Henri Beyle dit (1783-1842).
NOTES autographes sur 2 L.A.S. d'Angela PIETRAGRUA à lui adressées, décembre 1815 ; 1 page in-8 chaque, la 1ère avec adresse ; les lettres en italien. Lettres de rupture, amèrement annotées par Stendhal, les deux seuls documents connus gardant la trace de la première et une des plus grandes passions de Stendhal pour Angela Pietragrua, point final d'un amour de quinze ans. [C'est lors de son premier séjour en Italie que Stendhal, alors âgé de 17 ans fit la connaissance d'Angela Pietragrua (qu'il appelle le plus souvent la comtesse Simonetta), et en tomba éperdument amoureux. Mariée à un modeste employé des poids et mesures, elle menait une vie galante bien remplie et compta, dit-on, le peintre Gros au nombre de ses amants. Ce n'est qu'en 1813, « après onze ans non pas de fidélité mais d'une sorte de constance », que Stendhal retrouva cette beauté peu farouche, et commença avec elle une liaison orageuse, à laquelle ces deux lettres mettent un terme définitif.] [1er décembre 1815]. Lettre signée « Luigia Cerami » [pour « Cher ami »] , adressée à « Monsieur de Beyle chez lui ». Traduction : « Vous vous conduisez avec moi de telle façon que je ne dois plus avoir pour vous ni amour ni amitié. Le dernier de ces sentiments m'illusionnait sur la perte de l'autre, et je supportai avec plus de raison une séparation très pénible pour mon cœur ! Mais même en n'éprouvant que ce dernier sentiment vous m'avez traitée d'une façon indigne !... Pour éviter en partie les peines que je souffre, et qui se renouvellent à chaque instant en vous voyant, je vous prie (au moins en cela j'espère que vous voudrez me faire plaisir) d'éviter de me voir. À partir de ce moment, nous sommes morts l'un pour l'autre !... Si, comme je l'espère, il vient un temps où je pourrai vous voir avec indifférence, je rechercherai alors votre société comme celle d'un homme aimable »... En haut de la lettre, Stendhal a écrit à l'encre rouge ce commentaire cynique : « Coûte 4000 F. de plus qu'une danseuse ordinaire à 200 F. par mois » ; et en bas : « J'y retourne, le 12 décembre après le salasso, Rey présent qui avait parlé de sa prétendue passion, elle me répète cette belle lettre et je me réduis à la fièvre tierce. Eadem dies I take up the p. to the two sisters » ; et sur le feuillet d'adresse : « Congé 1er Xbre 1815. Coûte 4000 F. » 28 décembre 1815. Lettre signée « Gina » ; traduction : « Je ne crois pas que vous ayez des raisons de mal parler de moi comme l'on veut me le faire croire et je vous crois assez honnête pour n'être pas capable de le faire sans raison. Quant à prêter foi à ces racontars, je mets en œuvre le conseil que vous me donnâtes dans votre dernière lettre : ne manqueront pas de me prêter de mauvais propos. Vérifier avant de croire [en français dans le texte]. On est toujours irrité quand on est abandonné sans raison ! Ceci est mon cas et non le vôtre ! Vous m'avez quittée et c'est à moi d'en souffrir tous les maux. Ne soyez pas injuste envers moi !... Je ne le mérite pas ». En haut de la lettre, Stendhal a noté : « 28 Décembre et la menace de la police » ; et en bas, il marque le point final à cette relation amoureuse qui l'agita pendant quinze ans : « Le 22 Décembre je crois, en présence du Comte Bolognini, de Folciule &c. elle m'a dit qu'elle me dénoncerait à la Police. Depuis ce propos canaille je ne l'ai pas revue. 9 mars 1816 ». Correspondance générale, t. II, nos 1039- 1040.
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