BERNARD Emile (1868-1941)

Lot 3
Aller au lot
Estimation :
800 - 1000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 780EUR
BERNARD Emile (1868-1941)
7 L.A.S. et 2 POÈMES autographes signés « Emile Bernard » ou « E. Bernard », [vers 1918-1920], à son amie Joanne ROLDES (une à sa mère) ; 19 pages in-8 ou in-4, une vignette pour La Rénovation esthétique (quelques légères fentes et mouillures sur les bords). Bel ensemble de lettres avec poèmes à une charmante amie. De Tonnerre (fin 1918), il écrit à Mme Roldes, s’inquiétant de l’accident d’avion de son fils Jean : « L’heureuse fin de la guerre ne doit pas être fatale à votre cher et vaillant enfant ». Il attend sa visite à Tonnerre… Vers la même époque, il écrit à sa « charmante amie », dont il reçoit une lettre. Il n’apu lui écrire, ayant notamment beaucoup travaillé à un livre de vers (probablement Après la chute, publié en 1918), et à une étude sur « Charles Baudelaire critique d’art et esthéticien » pour le Mercure de France (où elle paraîtra en octobre 1919). Il évoque M. Dalbrel, le voisin de Mlle Roldes, qu’il charge de lui transmettre des vers… Une belle lettre à sa « Charmante et divine amie » évoque un tableau en cours : « Votre panier pose, et vos cerises, et votre souvenir inaltérable… C’est vous dire que je suis captif des couleurs et des pinceaux ». La lettre contient un sonnet, L’Art passionné : « Du lin souple qui se coule / Au nu trop réel du corps / Formons les nuages d’ors / Où rien de dur ne se moule »… Une longue lettre, ornée de la vignette dessinée par Bernard pour la revue La Rénovation esthétique, contient également un poème. De sa Bourgogne, il transmet pour le père de son amie un plan pour améliorer les cultures des champs : « Ce n’est pas une rêverie d’artiste ». Il lui demande son avis sur le portrait qu’il a fait d’elle. Il envoie le début (20 vers) d’un poème d’inspiration chevaleresque : « Je me suis levé ce matin / En pensant à ce temps lointain / Qu’Artus orné de sa pairie, / Florissait de Chevalerie »… Une autre lettre commence ainsi : « Que les oiseaux se taisent et que les fleurs cessent d’embaumer si ce que j’écris ici n’est point vrai »… Il lui reproche de préférer la ville où « le roulement des autos remplace le chant des pinsons et des rossignols »… Il lui envoie un poème, Air à chanter (16 vers) : « Viens allons sur la plage au doux frôlis des ondes »… De Paris (15 quai Bourbon), il dit son plaisir de l’avoir revue et de l’avoir entendue parler « avec clairvoyance et épanouissement ». Il est « tout à fait heureux de songer à la belle évolution de votre âme »… Dimanche soir, à sa « charmante amie ». Il a un « gros chagrin, vous m’avez refusé le nom d’ami que vous me donniez si gentiment. Pourquoi ? Parce que – en ami – je vous ai dit tout franchement quelques petite choses… Oui, bien petites, auprès de tout le bien que je pense de vous. Enfin, vous m’avez fait les gros yeux, votre visage s’est assombri et j’ai vu que j’avais touché – sans le vouloir – à la pudeur de votre âme »… Il espère son pardon… L’un des sonnets est intitulé Pour Joanne Roldes : « Le Sphinx disait : “devine ou meurs !” / Mais le Christ aujourd’hui nous dit : / “Aperçois au Ciel les lueurs / De l’Eden qui fut interdit”…. L’autre sonnet est dédié « à M. Dalbrel en remerciement de ses beaux vers » : « Comme Hercule purgeant des monstres l’univers »… 
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue