Olivier MESSIAEN (1908-1992).

Lot 55
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50000 - 60000 EUR
Olivier MESSIAEN (1908-1992).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « Olivier Messiaen », Chronochromie pour orchestre (1960). ; un fort volume in-fol. de 4 feuillets et 215 pages (plus 6 titres intermédiaires), interfoliés de serpentes, reliure de toile noire. Manuscrit d’une des œuvres majeures de Messiaen pour l’orchestre. Commande de Heinrich Strobel pour le festival de Donaueschingen en Allemagne, Chronochromie fut écrite en 1959-1960. Le titre primitif en était « Postlude », et Messiaen l’avait probablement d’abord conçu comme une conclusion orchestrale au Catalogue d’oiseaux. Sans renoncer à la présence des oiseaux, auxquels il ajoute la transcription des bruits de cascades et torrents des Alpes, avec de grandes violences d’effets, Messiaen fait de son œuvre une sorte de synthèse de ses recherches rythmiques et chromatiques, et pousse aussi loin que possible les lois de l’orchestration. Se libérant des formes classiques, Messiaen adopte les périodes de la triade de la poésie chorale grecque selon une structure libre mais complexe de sept mouvements qui s’enchaînent. Créée le 16 octobre 1960 au concert de clôture du Festival de Donaueschingen par Hans Rosbaud et l’Orchestre du Südwestfunk, puis au Festival de Besançon par Georges Prêtre avec l’Orchestre National le 13 septembre 1961, et enfin à Paris au Théâtre des ChampsÉlysées par le même orchestre sous la direction d’Antal Dorati, Chronochromie suscita, lors de ces premières auditions, un scandale avec de vives réactions d’une partie du public, désorientée par la nouveauté de l’œuvre et choquée par sa violence sonore, et une vigoureuse polémique ; mais elle apparut néanmoins comme « un des sommets de la musique de ce temps, et d’autre part à la fois comme un aboutissement et une synthèse de l’art de Messiaen, et comme un nouveau départ » (Harry Halbreich). Elle fut publiée aux éditions Alphonse Leduc en mai 1963. Le manuscrit est très soigneusement noté au crayon noir sur des papiers de 18 à 32 lignes. Il est méticuleusement annoté, avec de très nombreuses indications de tempo, de dynamique, de nuance, et les diverses interventions d’oiseaux… La page de titre (on devine le titre primitif Postlude gommé) porte diverses notes au crayon : une explication du titre adopté, des notes pour la relecture et révision de la partition, et la « durée totale de l’œuvre : environ 35 minutes ». Suivent deux notes de l’auteur, la première étant une sorte de préface. « Écrite en 1959-1960, sur la demande d’Heinrich Strobel et du Südwestfunk, la Chronochromie repose sur un double matériau sonore et temporel. Le matériau temporel en rythmique utilise 32 durées différentes, traitées en interversions symétriques, toujours interverties dans le même ordre. Les 36 permutations ainsi obtenues sont entendues soit seules et fragmentairement, soit superposées 3 par 3. Toutes ne sont pas employées. Celles qui figurent dans la partition sont indiquées par des nombres correspondant à leur place exacte dans le tableau général des 36 permutations. Le matériau sonore ou mélodique utilise des chants d’oiseaux de France, de Suède, du Japon, et du Mexique. Les noms d’oiseaux sont inscrits sur la partition au moment précis où ils entrent en scène musicale. Leur pays d’origine est également indiqué. Les oiseaux n’ayant pas de nom de pays sont des oiseaux de France. On trouve aussi dans le matériau sonore des bruits de torrents de montagne, notés dans les Alpes françaises. Les mélanges de sons et de timbres, très complexes, restent au service des durées, qu’ils doivent souligner en les colorant. La couleur sert donc à manifester les découpages du Temps. D’où le titre : Chronochromie (du grec Khronos = Temps, et Khrôma = Couleur) – traduction : Couleur du Temps. L’œuvre comporte 7 parties enchaînées : Introduction – Strophe I – Antistrophe I – Strophe II – Antistrophe II – Épôde – Coda ». La 2e Note est plus technique : « Toute la partition est notée en sons réels et à l’octave réelle, et cela pour tous les instruments. Il n’y a donc pas d’instruments transposés – exemple : les clarinettes en si bémol sonnent comme elles sont écrites, les cors en fa sonnent comme ils sont écrits. Il n’y a pas non plus d’instruments écrits à l’octave inférieure ou supérieure », etc. Suit la Nomenclature des instruments, classés par familles. « Bois : 1 petite flûte, 3 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 1 petite clarinette en mi bémol, 2 clarinettes en si bémol, 1 clarinette basse en si bémol, 3 bassons. Cuivres : 1 petite trompette en ré, 3 trompettes en ut, 4 cors en fa, 3 trombones, 1 tuba. Claviers, 3 exécutants : 1 glockenspiel (à clavier), 1 xylophone (à baguette), 1 marimba ; N.B. : les parties de xylophone et de marimba sont difficiles (surtout dans les 2 Antistrophes) et réclament d’excellents instrumentalistes. Cloches : Jeu de 25 cloches donnant tous les degrés chromatiques […] (en 2 rangées de tubes superposées) – joué par un seul exécutant. Percussions métalliques :1er gong (aigu), 2e gong (médium aigu), 3e
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