messiaen Olivier (1908-1992).

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messiaen Olivier (1908-1992).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « Olivier Messiaen », Et exspecto resurrectionem mortuorum (1964). ; un volume in-fol. de 2 feuillets et 80 pages (plus 5 feuillets de titres), interfoliés de serpentes de papier cristal, le tout relié toile brune avec étiquette de titre. Partition d’orchestre de cette grande œuvre inspirée par la Résurrection des morts. En octobre 1963, André Malraux, ministre des Affaires culturelles, a commandé à Messiaen une œuvre sacrée à la mémoire des morts des deux guerres mondiales. Messiaen va s’attacher au thème de la Résurrection des morts, et composer sa partition pour orchestre de bois, cuivres, et percussions métalliques. Et exspecto resurrectionem mortuorum a été principalement écrit dans l’été 1964 à Petichet (Isère), et achevé à la fin de l’année. L’œuvre, d’une durée de 30 minutes, fut créée à la Sainte-Chapelle le 7 mai 1965 par les Percussions de Strasbourg et des instrumentistes sous la direction de Serge Baudo, en présence d’André Malraux et d’une centaine de personnalités du monde musical ; elle fut redonnée officiellement par les mêmes interprètes le 21 juin à la cathédrale de Chartres en présence du général de Gaulle, à la suite de la messe solennelle ; une audition publique en fut donnée le 12 janvier 1966 au Domaine musical (au théâtre de l’Odéon) sous la direction de Pierre Boulez. Elle fut publiée aux éditions Alphonse Leduc en février 1967, et connut aussitôt un très grand succès. Messiaen a indiqué, à propos de cette œuvre : « Sa composition instrumentale la destine à de vastes espaces : églises, cathédrales, et même le plein-air et la haute montagne... Il n’est peut-être pas inutile de rappeler qu’au moment où il a écrit sa partition, l’auteur s’entourait volontiers d’images fortes et simples : pyramides à escaliers du Mexique, temples et statues de l’Ancienne Égypte, églises romanes et gothiques ; qu’il relisait les textes de Saint Thomas d’Aquin sur “la Résurrection” et “le Monde des Ressuscités”, qu’il travaillait dans les Hautes-Alpes en face de ces paysages puissants qui sont sa vraie patrie ». Le manuscrit est très soigneusement noté au crayon noir sur papier Durand à 28, 30 ou 32 lignes. Il est divisé en cinq parties, chacune précédée d’une citation biblique. Un feuillet préliminaire porte : « Partition écrite à Petichet en 1964. Partition écrite en sons réels et aux octaves réelles ». Au dos, la Nomenclature des instruments. Bois : 2 petites flûtes, 3 flûtes, 3 hautbois, 1 cor anglais, 1 petite clarinette en mi bémol, 3 clarinettes en si bémol, 1 clarinette basse en si bémol, 3 bassons, 1 contrebasson ; 18 exécutants. Cuivres : 1 petite trompette en ré, 3 trompettes en ut, 6 cors en fa, 3 trombones, 1 trombone basse, 1 tuba en ut, 1 saxhorn basse en si bémol ; 16 exécutants. Percussions métalliques : 3 jeux de cencerros (3 exécutants), 1 jeu de clochestubes (1 exécutant), 6 gongs (1 exécutant), 3 tam-tams (1 exécutant) ; 6 exécutants. Au total : 40 exécutants. Le manuscrit comprend les cinq parties suivantes, chacune précédée d’un feuillet de titre portant une citation biblique. Nous donnons à la suite de chaque partie un bref commentaire de Messiaen. I. « Des profondeurs de l’abîme, je crie vers toi, Seigneur ; Seigneur, écoute ma voix ! » (Psaume 130, v. 1 et 2) (8 p.). « Thème de la profondeur aux cuivres graves – harmonisation par les 6 cors en complexes colorés – cri de l’Abîme ! » II. « Le Christ, ressuscité des morts, ne meurt plus ; la mort n’a plus sur lui d’empire » (Saint Paul, Épître aux Romains, chap. 6, v. 9) (14 p.). « Mélodie par manques : les cessations de sons donnent le contour. Les cencerros et les cloches travaillent un decîtâla de l’Inde sous une mélodie de la trompette – cette dernière jaillissant des complexes colorés des bois. Quelques silences, aussi importants que la musique. Conclusion par la clarinette solo et le cor anglais ». III. « L’heure vient où les morts entendront la voix du Fils de Dieu… » (Évangile selon Saint Jean, chap. 5, v. 25) (11 p.). « Cette voix qui réveillera les morts est ici trois fois symbolisée. Premier symbole : confié au groupe des bois, le chant disjoint, aux dynamiques contrastées, du mystérieux Uirapuru, oiseau de l’Amazonie. Deuxième symbole : les permutations des cloches. Troisième symbole : une longue et puissante résonance de tam-tam ». IV. « Ils ressusciteront, glorieux, avec un nom nouveau – dans le concert joyeux des étoiles et les acclamations des fils du ciel » (Saint Paul, 1ère Épître aux Corinthiens, chap. 15, v. 43 – Apocalypse de Saint Jean, chap. 2, v. 17 – Livre de Job, chap. 38, v. 7) (35 p.). « Les trois coups mystérieux, les trois résonances, les sons pianissimo ou fortissimo des tam-tams, qui interrompent continûment le discours musical symbolisent à la fois le moment solennel de la résurrection et la mélodie lointaine des étoiles. L’Introït pascal des cloches et cencerros, l’Alleluia des trompettes avec son halo d’harmoniques, symbolisent le “don de clarté”.
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