CLAUDEL Paul (1868-1955).

Lot 84
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CLAUDEL Paul (1868-1955).
Correspondance de 29 L.A.S. « P. Claudel » ou « P.C. » (plus 2 cartes de visite), 1922-1929, à Jacques BENOIST-MÉCHIN ; 62 pages formats divers, la plupart in-8 avec en-têtes, enveloppes. Intéressante correspondance littéraire et musicale du poète-diplomate au jeune musicien et journaliste. Jacques BENOIST-MÉCHIN (1901-1983), le futur secrétaire d’État du gouvernement de Vichy et historien, s’adonne alors à la musique, puis au journalisme ; il est proche d’Adrienne Monnier et de Sylvia Beach. Paul Claudel est ambassadeur au Japon, puis aux États-Unis. Nous ne pouvons donner ici qu’un aperçu de cette belle correspondance, avec quelques citations. Tokyo 1922. –17 juin. Il l’autorise à mettre La Ville en musique : « Vous abordez une tâche peu facile, surtout en ce qui concerne les discussions économiques du 2e Acte. Mais maintenant que la musique s’est annexé les vastes domaines du bruit et des idées “induites” (dans le sens des courants électriques), il y a des choses nouvelles qu’elle peut tenter. Je suis sûr que vous réussirez à faire quelque chose de bon du 3e Acte, écrit sous l’influence toute fraîche d’une conversion (mêlée à l’admiration du poëte anglais W. Blake) et dont j’ai bien écrit de 1886 à 1891 5 ou 6 versions différentes. J’aurais voulu en faire un grand poëme pascal liturgique et naturel, et je n’ai pas parfaitement réussi »…. – 15 décembre…. « j’ai quitté la France dans un grand sentiment d’amertume et de tristesse […] Puis ici dans la solitude et le silence j’ai fait mon examen de conscience […] Ma vie se calquera jusqu’au bout sur celle de Rimbaud dont elle a été une espèce d’élargissement. […] J’applaudis de toutes mes forces à votre idée de faire de la musique religieuse. Il y a là un champ immense »… Tokyo 1923. – 29 avril. Longue lettre sur la musique orientale : « il n’y a pas de notes mais simplement une ligne continue et flexueuse »… – 17 juillet, à Adrienne MONNIER : « Je vous assure que je ne suis qu’un chrétien pur et simple. La croix peut blesser votre front, chère Adrienne, mais elle réconforterait votre cœur et c’est en elle seule qu’est la victoire ». Suivent des questions à poser à LARBAUD, en vue du « drame espagnol » qu’il écrit… – 13 novembre. Il se réjouit de la bonne nouvelle de la conversion de son ami, « le plus grand et le plus rare des miracles ». Recommandations : « La seconde idée qu’il faut écarter et qui gêne tant d’artistes est que le christianisme est une cause d’appauvrissement pour l’esprit. […] La Vérité délivre, elle fait vivre. Elle brise notre carapace »… Tokyo 1924. – 10 février. « Vivre, c’est lutter et c’est souffrir, et la vraie vie est celle qui ne laisse pas indifférent la plus petite action, le rameau nerveux le plus ténu de votre substance intime »… – 12 septembre. « J’écris en ce moment les dernières scènes du Soulier de Satin qui est une espèce d’examen et de moquerie de moi-même. Après cela j’aurai encore pour quatre ans à peu près de travaux divers, et à ce moment si j’ai pu assurer la vie de tous les miens, je changerai radicalement la mienne »… Tokyo 1926. – 5 mars. Il se réjouit des fiançailles de son ami. « J’ai retrouvé le Japon sans beaucoup de joie. L’intérêt de ce pays est pour moi à peu près épuisé ». Il prépare un livre sur le Japon, L’Oiseau noir dans le Soleil Levant, et a « composé un nouveau finale pour Protée »… – 29 mai. « La Pentecôte est la date où l’on doit festoyer et se réjouir dans tous les biens de la terre […] Snyders, Rubens, Jordaens, Tintoret, Titien, Véronèse ont répondu à cette invitation du S. Esprit »… – 16 juin. Il le remercie de son livre sur Proust et la musique. « Quant à PROUST lui-même ses vices monstrueux mettent entre lui et moi une épaisseur à la fois transparente, infrangible et malpropre comme la verrière de la gare d’Orsay que vous décrivez si bien »… – 1er juillet. « Je consens avec le plus grand plaisir à vous servir de témoin pour votre mariage »… – 6 octobre. Projet d’une représentation du Père humilié :« J’ai compris qu’il y faudrait de la musique, mais pas de la musique de musiciens, de la musique de dramaturge, formant autour du texte comme une auréole vibratoire, qui prolonge le texte et ne l’étouffe pas »… (double dactyl. joint de la réponse de Benoist-Méchin).– 29 octobre. Hésitations sur la publication du Soulier de satin. « Pour l’instant j’écris des études sur l’Art japonais sous cette forme de Conversation qui sera celle de tous mes nouveaux ouvrages »… Tokyo 7 janvier 1927. « J’écris en ce moment une longue étude sur Richard WAGNER qui m’amuse beaucoup, pleine d’admiration et de bouffonneries. Je daube en passant sur ce pion solennel de Goethe que je ne peux pas souffrir et qui avec Luther et Kant a été le mauvais génie de l’Allemagne »… Paris 6 mai 1927. « J’ai eu hier un bain de musique magnifique ! Vos chœurs ont une plénitude, un rythme et une sonorité admirable »… Washington 23 octobre 1929. « J’ai eu des explications orageuses avec Gallimard cette année et ce sont mes ami
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