COCTEAU JEAN (1889-1963).

Lot 85
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COCTEAU JEAN (1889-1963).
52 L.A.S. « Jean », dont 8 avec dessin, 1957-1963, à Jean TRIQUENOT ; 60 pages in-4 ou in-8, plusieurs à l’en-tête de Santo-Sospir, 3 enveloppes. Importante correspondance inédite avec l’architecte qui aida Cocteau à réaliser ses chapelles de Villefranche-sur-Mer, Londres et Fréjus. Cette correspondance va du 20 janvier 1957 au 2 octobre 1963, soit neuf jours avant la mort de Cocteau. 8 lettres sont illustrées : 3 le sont par des profils de personnages masculins (dont une tête de légionnaire), 5 par des croquis ou des plans liés à la réalisation des édifices. Chapelle Saint-Pierre, à Villefranche-sur-Mer. En 1957, Cocteau évoque notamment ses difficultés administratives pour rendre la chapelle Saint-Pierre, dont les pêcheurs avaient fait un entrepôt à filets, à sa fonction première. Cocteau, parti en cure à Saint-Moritz, s’assure que les travaux vont bon train en son absence : « ce serait grave pour moi d’apprendre de loin que les choses restent sur place, alors que j’ai calculé cette cure de telle sorte qu’elle ne retarde en rien mon travail. Je tiens terriblement à votre aide, justement à cause de votre supériorité profonde sur le technicien, qui ne m’apporte qu’une aide plate ». Les pêcheurs ne comprennent rien à son travail : « Ces pêcheurs veulent bien toucher du fric, mais n’en jamais sortir de leur poche. […] La seule chose, c’est que je ne veux pas leur donner l’impression qu’ils peuvent compter sur moi, en dehors de l’effort sublime que je leur consacre » (20 janvier). Il donne à Triquenot des directives pour la réalisation des fresques : « Je vous serai très reconnaissant en mon absence de mener notre artiste à Menton et de lui faire tracer un personnage sur le mur de la noce avec le modèle Bichon (bistre sombre) ainsi au retour je déciderai de tout » (4 juillet). Il le rassure quant au choix de l’artisan : « Ne vous inquiétez pas votre peintre est remarquable et ce qui me marque est un orange vif et pur » (22 août). Chapelle de la Vierge à l’église Notre-Dame de France, à Londres. L’accord anglais ayant été donné dès avril 1958, Cocteau lance les travaux préparatoires des murs : ils sont faits au poncif chez Triquenot, par son fils. « Les maquettes sont à Londres. Le travail de Gaou consistera dans la mise à point des emplacements et de l’enduit apte à unifier le mur du triptyque. Il préparerait tout et me rapporterait les maquettes afin de préparer ensemble le décor final » (16 avril 1958). Une fois ce travail fait, il adresse les mesures exactes (avec plan) de l’ensemble à réaliser : « Voici les mesures exactes [plan]. L’ambassade attend avec impatience »…(28 avril). Mais ses problèmes de santé le handicapent : « Ma santé tombe à pic et ne me permet plus aucune chose de ce genre. Je vais essayer de remonter la pente en montagne. […] Je vais avoir besoin de vous pour l’inscription au dessus de la porte de la salle de la mairie » [salle des mariages à la Mairie de Menton] (6 août 1958). Sa santé retarde même les travaux : « Je ne me vois pas à Londres en Septembre et, en vrai, avant le printemps prochain. Mais je vous vois à merveille préparant le travail. C’est pourquoi dès mon retour au Cap je m’efforcerai de faire le dernier panneau de la Vierge » (17 août)… « Je me ronge un peu, car cette immobilité d’hôpital (et sur le dos) tombe sur une période où j’ai un gros travail de présence. Heureusement Doudou [Edouard Dermit] a pu se rendre à Paris et téléphoner les fautes et les corriger. Mais on ne travaille bien que sur place et de ses propres mains. Du reste, je ne crois pas la Chapelle [de Londres] et Menton responsables de mes globules, mais la bile que je me suis faite pour le film et le “mauvais sang” » (5 février 1959). Il demande à son collaborateur de construire une maquette de la Chapelle et d’ajouter un petit coffret qu’il puisse coiffer d’un autre « comme les coffres du tombeau de Ramsès ». Dans une longue lettre, Cocteau détaille son modus operandi pour réaliser ces fresques : « Bien que je ne sache pas encore ce que je ferai sur l’autel (peut-être des simples signes quasi géométriques pour ne pas accabler l’œil d’images et de pléonasmes), je souhaite qu’on (je dis on, c’est toi, c’est ton fils) pose très légèrement au fusain les lignes de l’ensemble des groupes (de manière à ce que ce fusain puisse s’effacer au coup de torchon ou de plumeau). C’est là-dessus que je changerai – donnerai le trait définitif. Ensuite on repassera soigneusement ces lignes définitives avec les lignes de couleurs (comme à la Chapelle, sauf que chaque personne aura sa couleur au lieu d’être en bistre) » (9 mars 1959). Pour l’autel, il charge Triquenot de réaliser une maquette de la chapelle à partir de laquelle il pourra mieux travailler : « Sois un ange : avec ton fils, fais-moi une vraie maquette (photographique) à l’échelle de l’ensemble de mon travail. (Construis un autel en carton). Cela m’aidera à imaginer l’autel » (1er février). Mais Cocteau réprimande légèrement Triquenot, préférant que les
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