LAMARTINE Alphonse de (1790-1869).

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LAMARTINE Alphonse de (1790-1869).
72 L.A.S. «Alph. de Lamartine » ou « Lamartine » (dont une dizaine non signées), 1824-1847, à Louis AIMÉ-MARTIN ; 177 pages formats divers, la plupart in-4, plusieurs adresses ou enveloppes ; montées sur onglets sur des ff. de papier vélin ; le tout relié en un vol. in-4, maroquin janséniste bordeaux, doublures du même avec encadrement de filet doré, dos à 5 nerfs, gardes de soie moirée bronze, contregardes de papier marbré et doré, tranches dorées (G Cretté succ. De Marius Michel). Importante et très belle correspondance amicale, littéraire et politique. [Louis AIMÉ-MARTIN (1781-1847), écrivain, ami de Bernardin de SaintPierre, dont il épousa la veuve, et édita les œuvres, fut professeur, secrétaire rédacteur à la Chambre des députés, puis bibliothécaire au Dépôt légal puis à Sainte-Geneviève ; il a collaboré à divers journaux et revues. Il a entretenu une longue et fervente amitié avec Lamartine, qui, à ses funérailles, l’a salué comme un « frère de mon cœur et de mon choix ». Nous ne pouvons donner qu’un très bref aperçu de ces très belles lettres, souvent longues.] 1er décembre 1824. Naissance d’une amitié : « être goûté c’est beaucoup mais être aimé c’est bien mieux, surtout si ce sentiment vous est spontanément exprimé par un des hommes que l’on se sent le plus disposé à aimer soi-même : c’est mon histoire avec vous. De très bonne heure j’ai lu vos vers et ils m’avoient enchanté ; depuis conformité de principes, d’opinions, de sentiments politiques ou relligieux m’avoient confirmé dans l’idée que je m’étois plu à me faire de vous celle d’un caractère au niveau de son talent. Cette dernière circonstance ajoutera, je l’espère, à l’amitié de nos esprits, une affection personnelle »... SaintPoint 22 nov. 1828. « Je suis maintenant dans ma complette solitude, heureux, bien portant, très occuppé et très paisible, faisant quelques vers le matin avant le bruit et le jour, et pendant la journée â cheval ou à pied suivant les ouvriers ou les livres. Voilà l’idéal d’une vie pour moi : je voudrois qu’elle durât éternellement »… 29 septembre et 9 octobre 1829, sur sa candidature à l’Académie… Mâcon 9 décembre, sur la mort de sa mère : « Moi seul je connaissais la perfection idéale de cette mère et l’abîme de son affection pour moi et cependant tout ce qui l’a connue ici s’accorde à la proclamer l’être le plus parfait et le plus impossible à retrouver. Pour moi ma vie est à moitié vide ! Elle en était pour moi tout le passé et beaucoup de l’avenir que tout me promettait délicieux et long avec elle »…. Saint-Point 27 juin 1830, sur la politique : « au milieu de la solitude, des bois et des prés, le fantôme qui agite le pays nous menace aussi ; les élections marchent et marchent mal à mon sens. Il fallait une Chambre centre droit, et qui pût offrir au Roi de la confiance, et un ministère sans réaction. Nous allons par une autre voie, le pays est irrité, les symptômes révolutionnaires se montrent comme en 1819, les hommes du 8 août en profiteront pour crier au péril et le péril viendra, s’il n’est déjà venu. J’ai le cœur navré. Tout cela finira mal, si cela ne finit bientôt »… Sur les Harmonies poétiques et religieuses : « Quel est leur sort sur le pavé de Paris ? Je reçois une foule de lettres d’inconnus qui m’en remercient et qui semblent les goûter avec amour et d’un autre côté, je vois des journaux, surtout l’Universel, qui les traitent sans pitié et comme le radotage d’une Théophilanthropie absurde et d’une mélancolie bavarde ; ce sont leurs expressions. Les Débats n’ont point donné d’articles et je sais que les articles étaient faits par M. Nisard et dans un sens vraisemblablement favorable d’après une lettre où il me dit : les plus beaux vers que j’aye lus dans la langue française ». Pourriez-vous me savoir quel motif, raison ou intrigue de coterie littéraire, empêche que les Débats n’en parlent et me mander franchement et en ami si décidément cela tombe à plat ou si on trouve mauvais ? »… Milly 16-21 novembre, au sujet de son ode « contre la peine de mort en matière politique », chargeant son ami d’en surveiller la publication, envoyant de nouveaux vers et la nouvelle version d’une strophe. L’Ode est finalement refusée par les Débats, et jugée inopportune : « je trouve qu’il est trop tard et que le silence servirait mieux la cause des infortunés que nous voudrions sauver pour l’honneur du pays » (12 décembre). Mâcon 21 février 1831. Émeutes de février : « En arrivant j’ai appris vos trois journées de Saturnales : saturnales doubles, celles de la sottise et de la démence et celles du crime et de la vengeance. Ce tems fait pitié ou horreur. Il y a longtems que je vous le dis, vous ne connaissez pas les hommes, vous les voyez trop dans votre miroir ou dans les illusions d’un cœur amoureux du bien et du beau ! Je fus ainsi. Quinze ans de pratique et de fréquentation de ce qu’on appelle hommes d’État proh pudor ! m’ont corrigé. La fréquentation de la classe inférieure par les relations rurales y a contribu
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