SAINT-SIMON Louis de Rouvroy duc de (1675-1755) duc et pair, le célèbre auteur des Mémoires.

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SAINT-SIMON Louis de Rouvroy duc de (1675-1755) duc et pair, le célèbre auteur des Mémoires.
L.A.S. « Le Duc de St Simon », Paris 9 avril 1713, à Michel CHAMILLART ; 3 pages et quart petit in-4. Très belle et amusante lettre à cet ami et allié, sur ses affaires financières, des aventures féminines, et les séjours à la Cour à Marly et Fontainebleau. [Le beau-frère de Saint-Simon, Guy Nicolas de Durfort duc de Lorge, était l’époux de Geneviève Chamillart, fille de l’ancien ministre.] Ce n’est pas la Cour qui l’occupait : « Il m’a fallu finir l’affaire de Mr de Lausbespine & luy compter 50 000 ecus ce qui n’est pas trop aisé, mais enfin je suis sorti de ses griffes pour n’en jamais plus ouïr parler. En mesme temps il m’a fallu courir apres 20 juges & essuyer la lie de la plus fine & de la plus impudente chicane de Mrs Nicolaï de Seuil & Dorieux qui s’estoient si bien accoustumés a se rouler sur mon argent depuis 28 ans qu’ils l’ont qu’il n’est sorte d’infamie qu’ils n’ayent mis en usage pour le garder enfin finale j’ay eu ce matin un arrest diffinitif a ce que dans 6 mois pour tout delay les bonnes gens me rendent gorge, & je vous promets bien de leur serrer le gavion comme il faut. Il faut que tous ces diables la m’ayent fait faire plus de 50 lieues sur le chemin de Marly dpuis qu’on y est. Nous y retournons demain harassez comme des chevaux de poste »… Le séjour de la Cour à Fontainebleau, « fixé le 30 pour durer 27 jours », le fait enrager de ne pouvoir aller en son château de La Ferté [La Ferté-Vidame], « & le temps inouï qu’il fait acheveroit de me desesperer s’il n’amortissoit mon envie ord[inair]e d’aller chez moy. Je compte que ce sera a la fin de 7bre au hazard de l’arriere saison qui au pis aller ne peut estre plus fascheuse que celle cy » ; il y recevra M. d’Englesqueville, qui « bastit chez luy fort et ferme ». Il évoque également les travaux de Chamillart, qui a fait démolir une grange, « n’en déplaise aux mangeuses de muscat » (les filles de Chamillart) : « je suis moins gourmand qu’elles ». Il rappelle avec humour un incident concernant Mme de LISTENOIS : « Vous estes excellent de vous souvenir encore avec aise de nostre avanture Listenique. Premierement ces sortes d’égueulées qui ont un sexe & un nom metourdissent toujours, & puis vous scaurez quelque jour pourquoy je fus si stupide. Je l’eusse esté alors avec une maistresse, jugez de ce que je pouvois estre avec une si vilaine et si halbrenante femelle. Pour achever ma journée il me fallut aller promener & nous tombasmes au fin milieu de la joyeuse trouppe de Me la Duchesse ; oh riez en tout vostre saoul car je vous vois d’icy en rire et que les epaules vous vont, je ne scay pas moy comment je n’en suis mort de depit & de colere, car j’y rentre encore en y pensant »... Après « touttes ces folies », il se réjouit de la grossesse de sa « grde biche » [la duchesse de LORGE], « car c’est une bonne chose que la paix de la maison & une autre bonne chose qu’un second fils, pourveu que son benoist père ne luy laisse pas plus de dents que de pain ». Puis il parle du mariage de Jérôme de PONTCHARTRAIN en secondes noces avec Hélène de L’Aubespine : « J’ay esté a la nopce […] qui fut triste a merveilles. Que vostre souhait est chrestien & judicieux sed non bis in idem en bien comme en mal. Il a si fort voulu se remarier que le père & la mere ont mieux aimé en sauter le baston pour reigler pour eux mesmes que le laisser faire apres eux. Ce parti est si bon qu’il en est surprenant, & je pense qu’elle les regentera tous a merveilles »… Les Siècles et les jours. Lettres… (éd. Y. Coirault), n° 44, p. 64.
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