MERMOZ Jean (1901-1936) aviateur.

Lot 191
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MERMOZ Jean (1901-1936) aviateur.
MANUSCRIT autographe, [vers 1934] ; 2 pages et demie in-4 (qqs lég. fentes marg., coin manquant à un feuillet). Intéressant projet pour la création de l’aérodrome de Rio de Janeiro à Calabaiço. « Quand un avion étranger arrive pour la première fois à Rio de Janeiro le premier endroit pour un atterrissage que le pilote découvre est le terrain du Calabaiço. Il imagine tout de suite les avantages que l’on pourrait tirer de sa situation privilégiée et construit en pensée l’aérodrome complet et rationnel que Rio pourrait être la première ville du monde à posséder ». Mermoz présente d’abord l’argumentation technique en faveur de cette implantation. Il rappelle qu’on a souvent été obligé de chercher loin des villes « un endroit naturel propice offrant le maximum d’avantages et de garanties de sécurité », et qu’aux débuts de l’aviation on craignait le danger de survoler des habitations lors du décollage et de l’atterrissage des avions. « Aussi à l’heure ou la technique aéronautique évolue rapidement et offre de plus en plus des garanties sans cesse plus grandes de sécurité, il ne faut vraiment pas croire en l’avenir de l’aviation pour trouver encore ce motif valable. La vitesse des machines augmente de jour en jour et on ne peut admettre qu’au moment où l’on atteint le 300 kilomètres à l’heure, on puisse perdre une heure, une demie heure, un quart d’heure pour aller du lieu d’atterrissage à la ville, quand il est possible d’annuler ce temps perdu ». L’aérodrome de Calabaiço occupe une position idéale : « Il se trouve en bordure de l’une des extrémités de la ville : il est en dehors de la ville. Trois de ses côtés sont parfaitement dégagés. Les quelques constructions qui bordent le quatrième côté ne sont pas gênantes, les vents dominants étant toujours en direction de l’ouverture de la baie sur la mer, c’est-à-dire dans le plus grand sens complètement dégagé du terrain. L’agrandissement prévu en gagnant sur la mer donnera une longueur de 1000 mètres sur 800 mètres, dimensions amplement suffisantes car on peut admettre et croire que les conditions de décollage et d’atterrissage seraient sans cesse améliorées au fur et à mesure de l’évolution technique aéronautique. On arrive actuellement avec des avions chargés de 15 à 16 tonnes comme l’Arc-en-Ciel, sans hélice à pas variable, sans dispositifs spéciaux à décoller en 600 à 700 mètres sur une piste dure ; avec les hélices à pas variable et des volets intrados on réduira d’ici quelques mois cette distance de trois cents mètres environ. C’est un exemple qui prouve simplement que l’on peut sans crainte considérer l’avenir en aviation comme devant toujours s’améliorer, grandir sans cesse en possibilités techniques et en sécurité ». De plus, avec Calabaiço, la sécurité d’arrivée à Rio sera accrue ; et Mermoz donne l’exemple de son atterrissage difficile par orage avec l’Arc-en-Ciel au camp des Affonsos, « alors que le terrain de Calabaiço se trouvait dégagé et me permettait un atterrissage calme et normal ». Et son emplacement se prête en outre à une base d’hydravions... Vient alors l’argumentation morale. « La présence d’un aérodrome aussi près de la ville ne peut avoir qu’une heureuse influence sur le développement de l’esprit aéronautique du Brésil. Elle aide à la vulgarisation de cet esprit et représentera la plus belle propagande d’aviation qui puisse se faire dans un pays aussi vaste que le Brésil. En effet, l’arrivée des avions dans une gare aérienne attire chaque jour un nombreux public, lequel arrive à se familiariser avec des impressions et des sensations qu’il a toujours ignorées et que par conséquent il ne peut que craindre [...] C’est pourquoi il faut rompre avec les préjugés : l’avenir des divers pays du monde appartient au développement de l’idée aérienne au service de l’aviation qui en représentera la véritable force… [...] et c’est pourquoi on peut oser penser que la capitale du Brésil sera la première ville au monde privilégiée possédant un aérodrome répondant aux nécessités futures et qui matérialisera l’esprit aéronautique du Brésil ». Provenance : archives MERMOZ (vente Artcurial 11 octobre 2008, M94).
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