MONET CLAUDE (1840 - 1926)

Lot 214
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MONET CLAUDE (1840 - 1926)
3 L.A.S. «Claude», [Rouen mars-avril 1892], à SA FEMME ALICE ; 4, 4 et 2 pages in-8 (quelques petites restaurations), chacune sous chemise de maroquin vert doublé de soie moirée blanche, le tout dans un coffret demi-maroquin vert. Bel ensemble sur son travail à la fameuse série de peintures de la Cathédrale de Rouen. Mercredi 30 mars 1892. «Oui il fait le même temps ici un froid et un vent terrible et je vous assure qu'il me faut du courage pour persister, j'ai revu mes motifs par soleil 2 sont inretrouvables pourtant finis et les autres plus ou moins à transformer. J'avoue que j'aurai préféré la continuation du temps gris que cet épouvantable temps aride, qui ne peut qu'amener encore des giboulées et puis je pense à mes pauvres fleurs» ; et il s'inquiète d'un envoi de roses trémières, avant de reprendre ses plaintes : «Hier je me croyais en bonne voie de guérison j'avais bien donné et j'étais vaillant et motivé [...] j'ai senti le mal revenir et ce soir j'ai du mal à avaller». Ils ont bien fait de ne pas venir «voir le mascaret que le vent nord-est a absolument empêché d'être ce qu'on attendait» ; il y a eu une cohue à la gare : «l'hôtel et Rouen sont remplis de touristes baladeurs photographes etc.» Il a vu son frère : «il ne me comprenait pas d'avoir perdu les beaux soleils de la semaine passée. En effet il ne me comprend pas. Enfin c'est un bien brave type et un très bon garçon». Après avoir parlé des plantations à faire, il raconte sa rencontre avec François DEPEAUX (industriel et collectionneur) : «il est on ne peut plus serviable et prévenant, il a été émerveillé de mes toiles».... Jeudi soir. «Votre départ m'a laissé tout triste [...] J'ai cependant continué mon travail avec ardeur mais une déception m'attendait le soir pour les deux motifs dorés et rouges interdiction d'entrer dans la dite maison de la part de l'architecte qui a donné l'ordre aux ouvriers peintres de ne pas me laisser entrer [...] Vous jugez de ma désolation par ce temps de sorte que depuis 4 h. je n'ai plus rien fait. Je suis allé chez Depeaux sans le rencontrer» ; Lapierre du Nouvelliste cherche quelqu'un qui connaîtrait l'architecte, «pour qu'il lui soit expliqué le tort que cela me fait et que je puisse travailler demain. Il n'y a décidément pas qu'avec les peupliers que j'ai des difficultés. Et c'est dur d'avoir le beau temps et n'en pas pouvoir profiter». Il faut recommander à Jean de ne pas se lier avec les Américains... Il embrasse toute la famille. «Je vais boire ma bénédictine devant le café songeant à vous». Vendredi soir. Il rentre de travailler à sept heures du soir. «J'ai été pincé par mon frère», qui l'a emmené dîner, «san même pouvoir regarder ce que j'ai fait dans la journée. Je travaille comme un nègre, aujourd'hui 9 toiles, vous pensez si je suis fatigué mais je suis émerveillé de Rouen de tout ce qu'il y aurait à y faire. Je ne sais ce que je vais en tirer pour cette fois enfin je me donne bien du mal. Quel beau temps et quelle belle promenade vous avez dû faire hier, j'aurais bien voulu être là [...] J'espère que mes plantes vont bien». Il ne sait quand il reviendra : «je trouverais imprudent de quitter le travail avec ce beau temps»...
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